Contrairement à ce que nous pourrions penser, les phases les plus polluantes dans la vie d’un emballage ne sont pas le transport mais la production du matériau principal et sa fin de vie.
Recycler un enjeu pour le traitement de nos déchets.
S’ils ne sont pas abandonnés dans la nature, les emballages usagés feront malgré tout pression sur les écosystèmes. En effet, la plupart de leurs modes d’élimination -que ce soit par incinération ou mise en décharge – rejettent du CO2 ainsi que des oxydants photochimiques qui sont enterrés dans des décharges ou bien qui serviront de sous-couches routières. Dès lors, le recyclage apparaît aujourd’hui comme un geste essentiel : 93% des Français perçoivent le tri comme la première action favorable à l’environnement. (Juin 2010). Cette pratique vise à collecter les déchets ménagers et ceux des entreprises pour les transformer en matières premières de recyclages qui serviront par la suite à la production d’objets divers. L’enjeu du recyclage est donc de réduire l’incinération de nos déchets, les coûts liés au gaspillage et d’éviter de puiser dans les matières premières. On estime ainsi qu’il pourrait permettre d’éviter le rejet de vingt-trois millions de tonnes de CO2 ainsi que l’extraction de sept millions de tonnes de matières premières.
Au cours de cet article nous intéresserons à la valorisation de vos emballages qu’ils soient en plastique, en papier (sacs kraft, luxe, boîtages) ou réutilisables (sacs nylon, coton, jute, cabas). Tous sont techniquement recyclables, ou du moins peuvent avoir une seconde vie, mais cela dépend de plusieurs facteurs : la règlementation, les compétences technologiques, le cours des matières et le tri de chacun. Dès lors, nous expliciterons ces différents facteurs pour que vous soyez en mesure de participer au mieux au recyclage de vos emballages.
Les dispositifs de recyclage de vos emballages personnalisés
Le papier est le matériau avec le verre pour lequel le recyclage est le plus démocratisé. En effet, la production de papier contient 67% de papier recyclés.
Les emballages en papier et en carton sont mixés pour ensuite être transvasés dans une cuve remplie d’eau. La pâte de papier qui en résulte est filtrée pour la défaire de toutes impuretés. Elle est par la suite traitée sur les différents papiers pour retirer les encres imprimées qu’ils contiennent. Il faut alors étaler et sécher cette pâte blanchie avant de la mettre en bobines ; bobines qui seront réutilisées pour former des journaux, des emballages alimentaires, des papiers hygiéniques ou encore le sac kraft personnalisé que nous distribuons chez Créa’Pack. On estime que le papier peut ainsi être recyclé de cinq à sept fois. La technique a fait ses preuves et est particulièrement opérante en France. Certains points, cependant, demandent toujours à être améliorés. En effet, le recyclage du papier consomme environ treize mille litres d’eau, qui doit être retraitée avant d’être reversée dans les rivières pour éviter de contaminer les eaux communes. Par ailleurs, l’étape de désencrage présente un danger sanitaire. Tous les types de papiers sont traités et recyclés dans les mêmes cuves. Or, les encres présentent dans les papiers non alimentaires sont en contact avec ceux des emballages alimentaires. Certaines particules chimiques de ces encres peuvent persister même après le désencrage et se retrouver dans le papier recyclé, contaminant ainsi les futurs emballages alimentaires. Ce danger sanitaire est d’autant plus élevé que le chlore utilisé pour enlever l’encre chimique est nocif pour la santé. C’est pourquoi, il existe des méthodes pour amortir ces risques. Le désencrage sans chlore est possible et avait d’ailleurs été promu par une entreprise dans la Sarthe ; le choix d’encres végétales ou aqueuses peuvent être préférées aux encres chimiques pour les emballages non alimentaires. C’est d’ailleurs pour cette dernière option que nous avons opté chez Créa’Pack.
Quels alternatives au plastique?
Pour ce qui est du dispositif du plastique recyclé : une fois que les différents plastiques ont été séparés, ils sont mis en balles et acheminés aux usines de recyclages. Dans ces dernières, le plastique est lavé, rincé et décomposé pour créer les granulés de plastiques. Ce sont ces granulés qui, une fois réchauffés, serviront à produire du plastique recyclé. Le défis à relever avec le recyclage du plastique est avant tout économique. En effet, cette technique est relativement complexe et coûteuse, à tel point que le coût d’achat du plastique recyclé est souvent plus élevé que le coût d’achat d’un plastique premier usage. C’est pourquoi en France, le recyclage du plastique n’est pas encore démocratisé : seul 20% est recyclé contre 90% pour des matières comme le verre. Et pourtant, il est plus que jamais nécessaire de recycler le plastique ou du moins de trouver des alternatives à cet emballage : on compte quatre centre kilogrammes de déchets plastique rejeté dans la mer à chaque seconde.
A ces chiffres accablants des mesures collectives et des initiatives individuelles ouvrent la voie à la transition écologique. Le plastique entre dans l’objectif de « l’extension du tri », autrement dit, d’ici 2022 tous les plastiques pourront être déposés dans la poubelle jaune. Cette mesure a été appuyée par l’interdiction de fournir en caisse des sacs plastique à usages unique, à l’exception de ceux pouvant être recyclés. Dans cette perspective, le gouvernement espère pouvoir recycler 100% du plastique en France en 2025. Des associations innovent également dans ce domaine. Si vous êtes Rennais, l’atelier commun met gratuitement à disposition le Precious Plastique ; une machine qui broie les déchets puis en fait du filament calibré. Une imprimante 3D peut par la suite fabriquer différents objets neufs à partir de ces filaments. Le recyclage devient ainsi instructif, ludique et éthique.
Comment trier ses emballages?
Entre les multiples logos et matériaux trier s’avère être un vrai défi, d’autant plus que les règles ne sont pas uniformisées à l’échelle nationale. Ainsi, bien que la grande majorité des français soit sensible au tri, il persiste des erreurs qui nuisent au recyclage de vos emballages. En effet, une benne sur quatre est condamnée pour des erreurs de tris et finira incinérée plutôt que recyclée. Dès lors, pour éviter ces écueils, voici quelques informations.
- En France, il existe officiellement trois types de poubelles : celle pour les déchets ménagers, celle pour le verre et celle du tri. A celles-ci peuvent s’ajouter des poubelles complémentaires souvent instaurés à la demande particulière de certaines collectivités (composte) ainsi que différents quais dans les déchèteries communales. Dans la poubelle du tri (poubelle jaune ou bleue en fonction de votre lieu de résidence) vous pouvez y placez les emballages et déchets faits de carton ou de papier comme vos sacs krafts.
- Le plastique est également autorisé mais seulement ceux portant sur leur emballages les numéros un, deux et cinq. Si vous avez un doute avec l’un de vos sacs plastiques, étirer le et s’il ne se casse pas alors vous pouvez le recycler. Pour les sacs plastiques, avant de les recycler pensez à tous les rassembler dans un seul et même sac.
- Pour ce qui est des sacs luxes, constitué d’une base de papier, ils sont recyclables. Pour cela, vous devez enlever les poignées qui sont en coton ou en soie, ainsi que les rubans s’il y en a. La règle avec le tri est de ne jeter que les emballages fait d’une seule et même matière. C’est pourquoi vous ne pouvez pas encore recycler vos sacs avec des fenêtres pvc … A moins que vous retiriez cette dite fenêtre.
Informer les consommateurs sur le tri
Les logos inscrits sur vos emballages peuvent être trompeurs. Il est primordial d’en connaître leur signification si l’on veut optimiser notre tri. Le point vert ne signifie pas « recyclable » mais que le producteur d’emballage à payer une taxe lors de sa production pour amortir l’impact écologique. Les pictogrammes qui indiquent que vos déchets peuvent être mis dans la poubelle de tri sont les suivants :
Si vous avez des doutes, vous pouvez toujours demander aux agents des déchèteries, ou encore poser des questions sur des sites comme l’ademe. Certaines villes ou associations assurent même des formations ou des ateliers pour sensibiliser au recyclage ; pour cela rapprochez-vous de vos métropoles.
Réutiliser vos emballages
Outre le tri, il existe d’autres dispositifs pour valoriser vos déchets. La première est le réemploi, c’est-à-dire de réutiliser vos emballages après leur premier emploi. Pour encourager cette pratique, nous nous assurons de la solidité de nos produits : que ce soit par l’épaisseur des matériaux utilisés, par l’ajout des fonds plats cartonnés ou par des poignées renforcées tout est fait pour que vos emballages puissent supporter de lourdes charges et ce le plus longtemps possible. Vous pouvez ainsi réutiliser vos sacs papiers pour vos petits achats alimentaires ou encore vous servir de vos sacs jutes, coton comme sacs de plages, les sacs à dos comme des sacs pour les activités extra scolaires de vos enfants. Le réemploi peut également impliquer un détournement de l’usage principal de l’emballage, comme c’est le cas depuis quelques années avec les sacs luxes qui sont devenus de véritables accessoires décoratifs dans nos intérieurs.
Explorer d’autres solutions
Et si vous ne pouvez plus réemployer vos sacs, vous pouvez toujours les amener en ressourcerie. Ces structures qui gèrent la récupération , et la revente d’objets sont très utiles car elles assurent une valorisation maximale de vos déchets. Pour vos sacs réutilisables ces lieux sont particulièrement adéquates, ils sauront acheminer par exemple le coton ou la jute de vos sacs vers les usines adéquates qui pourront les intégrer à l’industrie du textile. Ces ressourceries font également office de boutique dans lesquelles vous pouvez acheter, ou même tracer des objets recyclés. De plus en plus de déchèteries possèdent des quais à « réemplois » qui transfèrent ces déchets à des associations ou des ressourceries. Ainsi, «En 2017, l’ADEME recensait 6 775 structures dédiées au réemploi et à la réutilisation (environ 1 000 structures supplémentaires par rapport à 2014), dont 2 529 acteurs de l’économie sociale et solidaire et environ 3 800 acteurs de l’occasion. En 2016, sur 2,6 millions de tonnes de biens collectés par les différents acteurs, 1 million de tonnes sont réemployés ou réutilisés, hors brocantes et vide-greniers (+ 30 % par rapport à 2014)» (bilan de l’ADEME).
Trions un peu plus
Le zéro déchet n’est donc pas encore une réalité mais plutôt un objectif vers lequel nous nous orientons collectivement que ce soit grâce aux nouvelles règlementations, aux mesures incitatives (payer une taxe sur les déchets ménagers), à notre tri, aux actions ou aux innovations d’associations locales. D’ailleurs, certains territoires qui fonctionnent d’après une économie circulaire nous servent de modèles. Par exemple, la ville de Kamikatsu au Japon est la première ville à avoir instauré une politique zéro déchet. Tous les habitants trient leurs déchets dans les déchèteries présentes aux quatre coins de la ville. Une dizaine de poubelles sont à leur disposition toutes munies d’informations précises indiquant ce qu’elles peuvent ou non contenir. Les erreurs de tris sont ainsi évitées et le recyclage diversifié. De plus, l’impôt des habitants est aujourd’hui trois fois moins élevé qu’en 2003 grâce à la revente de leurs déchets. Cette donnée souligne un point important : le tri n’a pas seulement un effet bénéfique sur l’environnement mais également sur un plan économique et social. C’est une filière en expansion qui offre de plus en plus d’emplois et qui s’implique également dans la réinsertion. Par conséquent, c’est pour ce triple avantage environnemental, économique et social que le recyclage est devenu une question au cœur de nos interrogations individuelles et collectives.